2023 10 - 11 jours sur la côte d'usure



Un voyage qui commence sur sncf-connect                                   


 

Des vacances sans voiture et sans avion, est ce possible ? Train, Bus, Vélo, marche, ... essayons ... 



Nuit 1 : Paris → Nice, le charme discret du train de nuit

20h51, gare d’Austerlitz. Nous montons à bord du train de nuit pour Nice, un peu comme on embarquerait pour une aventure d’un autre temps. Première classe, cabine de 4 lits pour 60€ (on en a vu à 31€ en réservant tôt – un vrai bon plan !). Le wagon est presque vide, l’ambiance feutrée. On déploie nos duvets sur des matelas surprenamment confortables, on découvre le petit kit voyage (bouteille d’eau, veilleuse, chargeur USB), et on s’endort bercés par le roulement des roues.


Au petit matin, une voix douce nous annonce l’approche de Gap. J’ouvre le volet : le jour se lève sur des paysages de montagnes, puis sur la Méditerranée qui apparaît peu à peu, bleutée sous le soleil levant. Arrivée à Nice avec 10 minutes d’avance, à 9h15. Pas de fatigue, pas de stress d’aéroport, juste l’excitation de commencer l’aventure.








Jour 1 : Nice, entre marchés colorés et vue imprenable

Nice se réveille sous un soleil généreux. Le marché aux fleurs de la Cours Saleya explose de couleurs : étals de socca chaude, de pissaladière fumante, de fruits gorgés de soleil. On se régale d’un petit-déjeuner debout, comme les Niçois, avant de longer la Promenade des Anglais, où la mer scintille sous le ciel bleu.


L’après-midi, nous grimpons au Mont Boron, d’où la vue embrasse toute la baie, des Alpes à la Méditerranée. Le vent porte une odeur de sel et de pins. En redescendant, nous nous perdons dans les ruelles du Vieux-Nice, où les façades ocres et les volets bleus racontent des siècles d’histoire.














Ce soir, dîner chez Acchiardo, une institution niçoise où l’on déguste des petits farcis et une daube provençale qui fond dans la bouche.





Jour 2 : Menton, la douce italienne


Un TER nous emmène à Menton en 35 minutes (5,90€). Dès la sortie de la gare, c’est l’Italie qui nous accueille : les maisons pastel, les ruelles étroites, les vieux messieurs jouant aux cartes sur la place. Le marché couvert regorge de citrons, d’huile d’olive et de pâtes fraîches.


Nous marchons jusqu’au Cap Martin, où un sentier sauvage longe la côte. Les vagues viennent mourir sur les rochers, et au loin, Monaco brille comme un mirage. La montée vers le fort de Roquebrune est raide, mais la vue en vaut la peine : la Méditerranée à perte de vue, et les villages perchés comme des jouets au pied des montagnes.


Le soir, de retour à Nice, nous sommes ivres de soleil et de vent marin.




















Jour 3 : Beaulieu-sur-Mer et la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat

Un saut en TER (10 minutes, 2,40€), et nous voilà à Beaulieu. La plage est déserte, l’eau turquoise. Nous achetons un pique-nique – pain, fromage, tomates – et partons pour le tour de la presqu’île.


Le sentier côtier est un enchantement : criques secrètes, villas cachées derrière les pins, et cette lumière dorée qui fait danser la mer. À la pointe du cap, le sémaphore veille sur les eaux. Nous croisons des baigneurs hardis (oui, fin octobre !), des pêcheurs, des retraités promenant leur chien.


Sanremo, en Italie, n’est qu’à quelques kilomètres. Mais aujourd’hui, nous restons ici, à savourer ce bout de paradis.
















Jour 4 : La vallée de la Roya, entre France et Italie


Le TER pour Tende (2h25, 15,25€) serpente dans les montagnes, traversant tunnels et viaducs. À l’arrivée, le village de pierre semble sorti d’un autre temps. C’est jour de marché : fromages de chèvre, miel, olives… Nous achetons des accras et partons randonner vers La Brigue, un autre village perché.


Le sentier grimpe entre les oliviers et les chênes-lièges. Nous croisons le Pont du Coq, un vieux pont de pierre enjambant un torrent. Les commerçants de La Brigue nous accueillent avec des sourires et des "bonjour" chantants. Le TER du retour nous ramène à Nice, les joues roses et le cœur léger.































Jour 5 : Pluie sur Nice – musées et douceur de vivre


La pluie tombe ce matin. Qu’à cela ne tienne ! Nous visitons le musée de la Photographie (une rétrospective Doisneau), puis le musée Matisse, niché dans une villa génoise sur les hauteurs. Les couleurs vives des toiles répondent à la grisaille du ciel.


L’après-midi, entre deux averses, nous flânons sur la Promenade des Anglais, le vent fouettant nos visages. Un café chaud dans un bar du Vieux-Nice, et la journée est sauvée.














Jour 6 : Un saut en Italie – Vintimille et Sanremo


Direction Vintimille (8,70€, 50 min), où le marché grouille de vie. Étals de pâtes fraîches, de basilic, de fromages italiens… Nous goûtons une focaccia encore tiède, arrosée d’huile d’olive.


Puis, un autre TER nous emmène à Sanremo (3,30€, 25 min). La ville a des allures de station balnéaire surannée : palais Belle Époque, jardins fleuris, et cette lumière dorée qui caresse les façades. Nous montons vers la vieille ville, où les ruelles étroites mènent à des places secrètes.


Seul bémol : une pizza décevante (note pour plus tard : toujours se fier aux recommandations des locaux !).























 





Jour 7 : Marseille, entre Vieux-Port et Notre-Dame de la Garde


Un TGV puis un TER à partir de Toulon nous déposent à Marseille (23,70€, 2h30). 

Pierre rentre à Paris.

Nous posons nos sacs près du Stade Vélodrome et partons à l’assaut de Notre-Dame de la Garde. La montée est raide, mais la vue à 360° sur la ville et la Méditerranée est une récompense divine.


Le soir, le Vieux-Port s’anime. Nous dîons chez Otto, où les poissons grillés sentent bon la Provence. Marseille, avec ses cris de mouettes et ses accents chantants, nous enveloppe comme une vieille amie.


 
















Jour 8 : Les Calanques – Sugiton et Morgiou, joyaux sauvages


Le bus B1 nous dépose à Luminy, d’où part le sentier pour la calanque de Sugiton. L’eau est d’un bleu impossible, les falaises blanches éclatantes sous le soleil. Nous marchons jusqu’à Morgiou, où quelques cabanes de pêcheurs rappellent que ces lieux étaient autrefois habités toute l’année.


Le chemin côtier est un peu technique (échelles, rochers), mais chaque pas en vaut la peine. Nous redescendons vers les Baumettes, où le bus 22 nous ramène en ville, épuisés et heureux.




















Jour 9 : Marseille à vélo, de la Madrague aux Goudes


Aujourd’hui, nous testons les vélos en libre-service (1€ les 30 premières minutes). Tous électriques, ils nous emmènent sans effort jusqu’à la Madrague, puis vers les Goudes, un petit port de pêche authentique.


Nous pique-niquons face à la calanque de Callelongue, avant de revenir par la corniche, le vent dans les cheveux. Marseille se révèle sous un jour nouveau : une ville sauvage, généreuse, où la mer est toujours présente.












Jour 10 : Martigues, la Venise provençale


Ce matin, nous partons pour Martigues, cette petite Venise provençale dont on nous a tant parlé. Les TER depuis Marseille sont moins fréquents qu’autour de Nice – fini les trains toutes les demi-heures ! Après un trajet en métro jusqu’à Saint-Charles, nous choisissons un direct le long de la côte (9,40 €, 50 minutes), avec une vue imprenable sur la Méditerranée et les collines environnantes.


À l’arrivée, surprise : la gare est excentrée, et il faut prendre un bus pour rejoindre le centre, à 20 minutes de là. Mais une fois sur place, le charme opère immédiatement. Martigues est coupée en deux par un chenal qui relie l’étang de Berre à la mer – et même en trois, si l’on compte l’île minuscule au milieu, reliée par de petits ponts. Les maisons colorées se reflètent dans l’eau, les pêcheurs rentrent avec leurs prises, et l’atmosphère est à la fois méditerranéenne et un peu surannée, comme un village figé dans le temps.


Nous flânons le long des quais, visitons les petits ports pittoresques, puis partons en randonnée vers le parc de Figuerolles, d’où la vue sur l’étang est magnifique. Le ciel est bleu, les herbes sentent le thym, et les criquets accompagnent nos pas.


Mais au moment de rentrer… le chauffeur de bus nous annonce une mauvaise nouvelle : — "Le pont est bloqué." — "Euh… ça veut dire quoi, exactement ?" — "Ça veut dire qu’aucun véhicule ne peut traverser le chenal. Il va falloir prendre le bateau."


Un bateau ?! Nous voici donc embarqués sur une navette improvisée, avec une foule de voyageurs aussi surpris que nous. Le bateau tangue un peu, les gens rient, et nous traversons le chenal sous un soleil couchant, avec cette sensation d’être dans une comédie italienne.


Mais l’aventure ne s’arrête pas là : plus de bus pour Marseille ! Après une attente mouvementée (et quelques échanges animés avec les locaux), nous finissons par prendre un TER jusqu’à Miramas, puis un autre train pour Marseille (9,70 €, 1h30 de trajet). Un détour inattendu, mais qui nous fait découvrir des paysages ruraux que nous n’aurions jamais vus autrement.


Finalement, cette journée "ratée" devient l’une des plus mémorables du voyage – parce que le voyage, c’est aussi ça : l’imprévu, les rencontres, et ces petits moments où tout bascule… pour mieux nous surprendre.










Martigues














Jour 11 : Marseille, dernière journée


Dernier matin à Marseille. Nous visitons le MuCEM, où les expositions racontent la Méditerranée, puis le Fort Saint-Jean, d’où la vue sur le Vieux-Port est magistrale. Un dernier détour par le quartier du Panier, ses ateliers d’artistes, ses ruelles ombragées.


Le marché des Capucins nous régale une dernière fois : huîtres, épices, fruits exotiques… Puis, c’est l’heure du retour. Le TGV nous ramène à Paris (33€, 3h20), et déjà, nous rêvons de revenir.































Carnet pratique : tout ce qu’il faut savoir pour organiser votre voyage


🚆 Transports : le nerf de la guerre

  • Train de nuit Paris → Nice :
    • Réservation : SNCF Connect (sncf-connect.com).
    • Tarifs : À partir de 19€ (place assise) ou 29€ (couchette en cabine de 6). Réservez tôt pour avoir les meilleurs prix !
    • Confort : Matelas corrects, kit voyage (bouteille d’eau, chargeur USB), toilettes propres.
  • TER PACA :
    • Fréquence : Trains toutes les 30 min à 1h entre Nice, Menton, Monaco, Vintimille.
    • Tarifs : 2,40€ à 15€ selon la distance. Pass Zou! (15€/jour pour voyages illimités en région).
    • Réservation : Pas nécessaire, achat en gare ou sur l’appli SNCF Connect.
  • Marseille :
    • Carte 10 voyages (métro/bus/tram) : 15€ (valable 1 an).
    • Vélos en libre-service : 1€ les 30 premières minutes, puis 0,05€/min. Tous électriques !


🍽️ Où manger ? Nos coups de cœur

  • Nice :
    • Chez Acchiardo : Cuisine niçoise traditionnelle (petits farcis, daube).
    • Le Bistrot d’Antoine : Cadre chaleureux, plats du marché.
  • Menton :
  • Marseille :
    • Otto : Poissons frais et ambiance décontractée.
    • Le Café des Épices : Cuisine méditerranéenne créative.



🗺️ Sites incontournables & activités

  • Nice :
    • Vieux-Nice, Mont Boron, Musée Matisse.
  • Menton :
    • Cap Martin, Fort de Roquebrune.
  • Saint-Jean-Cap-Ferrat :
    • Sentier côtier, villas Belle Époque.
  • Vallée de la Roya :
    • Tende, La Brigue, Pont du Coq.
  • Marseille :
    • Calanques (Sugiton, Morgiou), MuCEM, Vieux-Port.
  • Martigues :
    • Canaux, parc de Figuerolles, traversée en bateau.


Vous pouvez retrouver ce Train trip sur Polarstep 







Autres informations : 

https://www.lefigaro.fr/voyages/guides/prisee-l-ete-cette-destination-est-encore-plus-magique-l-hiver-la-foule-en-moins-20240101