Ce modeste blog de voyage me permet de garder une trace et un souvenir de mes voyages.
Je suis un homme né en 1967 à Dieppe en Normandie, marié, avec 3 enfants. J'habite à proximité de Paris.
À la fin des années 80, nous partions à deux, sac au dos et cœur léger, arpenter l’Irlande, l’Islande et d’autres terres lointaines. Puis vint 1992, et avec elle, une carrière chez Air France. Les ailes de la compagnie m’ont offert le monde : escales professionnelles à Nice, Amsterdam, Toulouse, Londres, Montréal, Shanghai, Boston… Des décollages par dizaines, des atterrissages en série, des villes qui défilaient sous mes yeux comme un film accéléré.
Mais au tournant des années 2000, un doute s’est insinué. Mes convictions écologiques, encore timides, grandissaient à mesure que je mesurais l’absurdité de ce ballet aérien. Et puis, il y avait ces villes européennes, jadis préservées hors saison – Barcelone, Budapest –, désormais submergées par une marée de touristes éphémères, ces week-ends volés à la hâte, ces foules compactes où je me fondais sans toujours m’en rendre compte. Le surtourisme n’était pas encore un mot, mais déjà une réalité.
Le Covid a tout stoppé. Les frontières se sont fermées, les avions cloués au sol. Alors, j’ai enfourché mon vélo. Paris - Dieppe, Brest - Nantes… Le cyclotourisme est devenu une révélation : le temps qui s’étire, les paysages qui se déploient, le silence qui remplace le vrombissement des réacteurs.
En 2022, après quatre années dans une filiale low-cost du groupe Air France - KLM, j’ai tourné la page. Non par rejet – j’y ai croisé des collègues formidables, porté des projets passionnants –, mais par nécessité intérieure. Le hasard m’a conduit vers la SNCF. Depuis, je n’ai plus remis les pieds dans un avion. Le train et le vélo sont devenus mes seuls compas.
Je ne prétends pas donner de leçons. Je raconte simplement un cheminement, un malaise tenace. Celui qui me saisissait devant des billets à moins de 20 euros, devant les manifestations contre le surtourisme à Barcelone, Marseille ou Amsterdam, devant ces défis absurdes lancés sur les réseaux sociaux : qui cumulera le plus d’allers-retours en un an ? Comme si la planète n’était qu’un terrain de jeu sans limites.
Aujourd’hui, je me tourne vers ceux qui inventent d’autres façons de voyager : OUAT, Voyagerentrain.fr, Mollow, Hourrail, RectoVerso, Railee… Des initiatives qui tentent de réconcilier l’appel du large et le respect de la Terre. Car comment ignorer l’urgence quand « la planète brûle et nous regardons ailleurs » ? Quand « nous ne croyons plus ce que nous savons » ?
Un jour, peut-être, serons-nous tous des coupables – ceux qui auront trop pris, trop consommé, trop cru que le monde était une ressource inépuisable. En attendant, j’essaie, modestement, de me racheter. Pas par vertu, mais par lucidité. Et par amour, aussi, pour cette petite planète que nous habitons sans toujours la voir.
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