Islande 1991 : Un baptême de l’air et une aventure au pays de feu et de glace

Un voyage qui commence sur www.icelandair.fr
Le grand départ : Orly → Reykjavik, 19 juillet 1991
Tout commence sur un écran d’ordinateur, entre deux sites web : Icelandair ou Transavia. Mais c’est bien à bord d’un Boeing 737 d’Icelandair, un soir d’été, que mon aventure islandaise prend son envol. Il est 21h00 quand l’avion décolle d’Orly, emportant avec lui mes premières appréhensions. Mon baptême de l’air, les tripes nouées, les yeux rivés sur la nuit qui s’installe. Puis, comme par magie, alors que minuit approche, la lumière du jour perce à travers les hublots. Nous atterrissons à Keflavík sous un ciel pâle, presque irréel. Il est 1h00 du matin, mais le soleil, lui, ne semble pas vouloir se coucher. À mes côtés, un Québécois, professeur de cartographie, partage mon émerveillement. Nos bouteilles de gaz, elles, sont restées sagement à Orly…
À 2h00, un bus nous dépose devant une guest house au charme discret. Le voyage peut enfin commencer.
Samedi 20 juillet : Reykjavik, entre Dieppe et l’inconnu
Le lendemain, le ciel islandais nous accueille avec un bleu éclatant. Après un petit-déjeuner revigorant, nous partons explorer Reykjavik. Imaginez Dieppe, mais avec des maisons basses, colorées, et une atmosphère à la fois paisible et vibrante. Quelques courses plus tard (gaz, pain, provisions), nous voici prêts à prendre la route.
Vers 13h00, après une pause ensoleillée, le bus nous emmène vers l’inconnu. La route serpente entre ombres et lumières, sous un ciel capricieux, alternant entre éclats de soleil et averses soudaines. Destination : Selfoss. De là, le pouce levé, nous faisons du stop jusqu’à Geysir. Notre tente est plantée sur un terrain d’où l’on voit Strokkur s’élancer vers le ciel, dans un souffle de vapeur et d’eau bouillante. Autour de nous, des sources chaudes, des geysers endormis, une vallée traversée par une rivière sinueuse… L’Islande nous enveloppe déjà de sa magie sauvage.
Dimanche 21 juillet : Geysers, Gullfoss et nuits blanches
8h30, nous plongeons notre gourde métallique dans une source chaude. L’eau frémit, prête à devenir thé. Une leçon de calorimétrie en plein air, comme un clin d’œil à Monsieur Lommé, mon ancien professeur.
À 11h00, des Finlandais généreux nous prennent en stop jusqu’à Gullfoss. La chute est impressionnante : des tonnes d’eau se précipitent dans un canyon, sous un soleil qui refuse de se coucher. Il est 22h00, mais la lumière est toujours là, comme suspendue dans le temps.
Plus tard, des Suisses nous emmènent vers Eyrarbakki, sur la côte. Puis, c’est une course folle avec des Islandais pressés qui nous dépose à Hella. Une balade nous mène à une cascade cachée, avant de sauter dans un bus pour Skógafoss. À minuit, alors que la nuit devrait régner, le paysage est baigné de clarté : à droite, une plaine peuplée de chevaux sauvages ; à gauche, des montagnes couronnées de glaciers et de cascades. Nous montons la tente, éblouis par cette lumière éternelle.
Lundi 22 juillet : Skógafoss et le musée des souvenirs
Réveil sous la pluie et le vent. Peu importe : nous escaladons les 70 mètres de Skógafoss pour admirer la chute d’en haut. Le spectacle est à couper le souffle.
De retour au campement, nous visitons le petit musée de Skógar, où les maisons de bois et de tourbe racontent la vie des paysans d’autrefois. Le gardien, mélomane, nous joue un air de piano et nous offre un thé accompagné de gâteaux maison. Il nous murmure l’existence d’une cascade secrète, à deux pas de là…
Le bus pour Vík est une épreuve : la météo se déchaîne. À l’arrivée, les tentes s’envolent. Heureusement, le pompiste local nous sauve : le gymnase municipal est ouvert pour la nuit. Entre deux gorgées de thé et des œufs achetés 10 francs pièce, Armelle et moi partageons un rêve étrange, prémonitoire… Corinne attendra un heureux événement, comme le confirmera le 7 avril 1992.
Mardi 23 juillet : Macareux et montagnes
Petit-déjeuner à Vík, puis marche jusqu’à la côte pour observer les macareux moines, ces petits clowns des mers. Après quelques courses, nous reprenons la route vers Kirkjubæjarklaustur. Une ascension collective nous mène à un lac caché, avant que la pluie ne nous rappelle à l’ordre.
Mercredi 24 juillet : Skaftafell et la langue des glaciers
Le bus traverse un désert de lave. Au loin, la langue du Vatnajökull, le plus grand glacier d’Europe, se dessine. Les blocs de glace, bleutés et majestueux, jonchent le sol comme des diamants brisés. Après une douche chaude et une omelette, la soirée est douce, malgré les 12°C.
Jeudi 25 juillet : Ascension et pluie glacée
Nous partons pour une randonnée ambitieuse : gravir les hauteurs de Skaftafell. La vue est à couper le souffle : océan, végétation luxuriante, et deux langues de glacier qui serpentent entre les montagnes. Mais la pluie nous surprend, froide et tenace. Deux heures de descente sous les averses, trempés jusqu’aux os. Une douche chaude et un steak de saumon nous sauvent. Malheureusement, mon dos, lui, reste bloqué…
Vendredi 26 juillet : Journée de repos forcé
Cloué au camping, je passe la journée entre chocolat chaud et mots fléchés, à faire disjoncter les sèche-mains pour réchauffer mon dos endolori.
Samedi 27 juillet : Jökulsárlón et les icebergs vagabonds
Le soleil est de retour ! Direction Jökulsárlón, où des morceaux de glacier flottent sur la mer comme des sculptures éphémères. À Höfn, l’auberge de jeunesse est complète, mais un dortoir nous accueille. Nous y rencontrons un professeur de mécanique en congé sabbatique, ancien de Dieppe, en plein tour du monde.
Dimanche 28 juillet : Berunes et la côte découpée
La route vers Berunes est un enchantement : fjords, falaises, et un ciel d’un bleu profond. Nous plantons la tente et partons explorer les alentours, bercés par le vent marin.
Lundi 29 juillet : Egilsstaðir et ses fjords
Trois fjords, une piscine chauffée en plein air, et un coucher de soleil qui n’en finit pas. L’Islande est décidément un pays où le temps s’étire.
Mardi 30 juillet : Mývatn, entre soufre et moustiques
Le lac Mývatn nous accueille avec son odeur d’œuf pourri et ses nuages de moustiques. Mais qu’importe : nous visitons les mini-geysers, les cratères, et terminons la journée dans un bain chaud, sous les étoiles.
Mercredi 31 juillet : Balade à vélo et paysages lunaires
Location de vélos pour faire le tour du lac. Cratères, oiseaux, et une lumière dorée qui caresse les collines. La journée se termine, comme souvent ici, dans une piscine naturelle.
Jeudi 1er août : Grjótagjá et le volcan Hverfjall
Nous explorons Grjótagjá, une faille où l’eau frémit à 55°C, puis gravissons le Hverfjall, un volcan éteint. Une halte à Goðafoss avant d’arriver à Akureyri, où nous plantons la tente et découvrons une ville pleine de charme.
Samedi 3 août : Akureyri, entre librairies et montagne
Visite de la ville, du jardin botanique, et d’une montagne aux couleurs changeantes. Le soir, nous retrouvons Jean-François et Didier, croisés quelques jours plus tôt, pour un verre en ville.
Dimanche 4 août : Glaumbær et la truite du soir
La pluie revient, mais pas assez pour gâcher la découverte de Glaumbær, une maison au toit d’herbe. Le soir, à Ólafsvík, une truite fraîchement pêchée agrémente notre dîner, sous une cascade majestueuse.
Mardi 6 août : Retour à Reykjavik
Le bus traverse le fjord des baleines. De retour à Reykjavik, nous visitons Þingvellir, où les plaques tectoniques se rencontrent, et l’église qui domine la ville. Armelle cherche en vain un Monopoly islandais, mais découvre le Matador, son équivalent local. La journée se termine dans les bains chauds, sous un ciel toujours clair.
Samedi 10 août : Manifestations et dernière nuit
L’ambiance est électrique : des manifestations anti-OTAN animent les rues. Les bars sont bondés, l’Islande vibre. Le lendemain, très tôt, nous décollons, le cœur lourd de souvenirs, mais la tête pleine d’images inoubliables.
L’Islande, c’est ça : un pays où le jour n’en finit pas, où chaque route mène à une aventure, et où la nature écrit les plus belles histoires.
Et toi, Damien, quel est le souvenir de ce voyage qui t’a le plus marqué ? Une cascade, une rencontre, ou cette lumière qui ne voulait pas s’éteindre ? 🌋🌌
Agrandir le plan
Deuxième séjour en 2020 : https://arjupiledavoyage.blogspot.com/2020/07/2020-06-islande.html
RépondreSupprimer